Alfa Romeo 8C 2900… 1/2

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Alfa Romeo les années d’or 1935-1940

Un peu d’histoire sur Passion-Alfa…

La pauv’156 que vous venez de croiser, vieille, écornée de partout, élimée jusqu’à la corde, et pourrie jusqu’au bout des clignotants : quelle déchéance !
Vous voyez de laquelle je parle, on en a tous croisé une un jour.
Ça vous a fait un petit pincement au cœur, quand même… mais vous savez pourquoi ?

Hé bien, je vais vous le dire ! (vous reconnaissez l’auteur de cette formule ?)
Est-ce parce que vous arborez le même emblème ? Pourtant la vôtre est encore bien pour son âge et son kilométrage (grâce aux membres de Passion-Alfa, si, si, un peu…) alors que cette pauv’156 est en soins palliatifs !

L’image de marque de votre marque préférée en prend un sacré coup !

« Dis Papa, les Alfa ont toujours été aussi moches quand elle sont vieilles ? »
Bonne question ! Alors je me suis renseigné. J’ai pris mon baton de pèlerin et j’ai taillé la route.
Je suis allé dans un asile de très vieux (oui, une maison de retraite du 4ème âge) du sud de Naples, là où sont envoyés les retraités d’Alfa Milano et je leur ai posé la question suivante :

« A l’époque où vous dessiniez des voitures, vous les dessiniez pour qu’elles vieillissent bien ou juste pour être dans la tendance du marché et répondre aux critères esthétiques du segment visé ? »

Pour seule réponse, j’ai eu droit à un regard de vieil italien mafieux

En un regard on s’est compris…

Alors il faut que je précise quelque chose avant de vous en dire plus: les enfants peuvent rester, je ne dirai pas de gros mots, par contre, ceux qui pensent qu’avant la Mito, « Alpha Roméo » n’avait jamais rien fait de bien, je les invite à retourner à leur console de jeu et continuer à jouer à Gran Turismo ou Need for Speed !
Pour ceux qui pensent que la marque italienne au Biscione est apparue dans les années 60 dans le PAM (Paysage Automobile Mondial) avec la GT Junior 1300, je dis « C’est pas mal… mais peut mieux faire ! »

« Peut mieux faire » voilà la devise qu’Alfa devrait avoir à l’esprit quand elle conçoit un nouveau modèle.

S’il y a des marques qui peuvent s’enorgueillir d’avoir produit à une période de leur histoire des modèles qui ont marqué leur époque, Alfa Romeo en fait partie!
Les voitures d’avant-guerre (celle de 39-45) ont cette particularité de s’adresser à un public restreint et souvent fortuné. Principalement l’aristocratie et les grosses fortunes européennes dont la préoccupation première était de se montrer et paraître.
L’automobile étant alors présentée comme une œuvre d’art à l’instar d’un tableau cubiste de Picasso ou fauviste de Matisse ou Dufy, une robe de couturier de Melle Chanel pu Jeanne Lanvin. Posséder une automobile c’était comme posséder un bijou rare et certains constructeurs ont créé des joyaux, des chefs d’œuvres immortels.

On pense immédiatement à Mercedes , Delahaye, Bugatti, Rolls et Bentley, bien sûr… mais bien d’autres aussi se sont illustrés, aidés par d’illustres carrossiers.

En Italie, un petit constructeur milanais qui fabriquait des voitures depuis 1910 arrivait à l’apogée de son art en présentant, dans la lignée logique d’une évolution initiée dans les année 20, un « petit » moteur de 2,9 litres double arbre et double compresseur à 8 cylindres en ligne dont le rendement était impressionnant pour l’époque avec ses… 185ch !
Et ainsi notre marque préférée, à partir de 1936, allait produire quelques modèles qui allaient devenir les plus belles voitures du monde !
Vous ne me croyez pas ?
:quoi
D’accord ! Alors un peu de rhétorique…
Si on considère que les plus belles voitures du monde fabriquées dans les années 30 à 40 sont aussi les plus chères à l’heure actuelle, alors Alfa Romeo devrait avoir des modèles qui atteignent des sommets lors des dernières ventes aux enchères pour rentrer dans le cadre prestigieux et fermé des plus belles créations automobiles, n’est-ce pas ? 😉

Si le principe vous semble logique, alors voilà ce qu’il en est :
Monterey, le 20 août 2016, le lot N° 234 proposé à la vente par Sotheby’s, provenant de la collection de Sam & Emily Mann atteignait la somme hallucinante à l’adjudication de … $&ç _àà àé+*-!!!
Oups, pardon , il y avait tellement de zéro que j’ai dérapé sur le clavier! La somme atteinte est de … $19 800 000 !!! Oui, oui presque 20 millions de billets verts!

Quelle voiture? Une Rolls, une bugatti?
Non, une Alfa Romeo!
Précisément une 8C 2900 B Lungo Spider, carrossée par la Carozzeria Touring et entièrement restaurée par Simon Moore .
L’historique de merveille est loin d’être limpide, et je dirais même aux frontière du « douteux », puisqu’à une époque, elle s’est vue greffé un moteur de Corvette pour participer à des courses en Amérique Latine ! Le chassis, lui, a été raccourci avant d’être de nouveau rallongé…
Une merguez, quoi ! Mais bonjour le prix de la saucisse !
La voici:

Quoi qu’il en soit, cette pauv’156 à l’agonie dont je parlais au début, elle ne sait pas que l’une de ses ancêtres brille au firmament des plus illustres et plus chères voitures du monde, que c’est un objet de convoitise et une œuvre d’art roulante.
Alors le petit pincement au cœur que vous avez eu en la voyant, c’est parce que vous, vous connaissez l’importance historique d’Alfa Romeo dans le P.A.M. et dans l’histoire !

Je ne vais pas la jouer « Monsieur-je-sais-tout, je suis incollable sur l’histoire d’Alfa », ce serait archi-faux !
La série 2900, à vrai dire, je ne la connaissais pas avant l’an dernier.

(cet article date de 2016)
Je l’ai découverte au musée Alfa Romeo.

J’ai eu un flash, un moment de grâce; le temps s’est arrêté en voyant cette splendeur dans sa livrée bleue pâle azur:

une 8C 2900 B (B pour Berlinetta) Lungo de 1938.

Assez d’émotionS pour ce soir, la suite très prochainement!

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